Parc Saint-Paul

    PROJET BULLE SYMPA

    Le parc St-Paul, officiellement parc du Vieux-Compté, est investi depuis 4 ans par le collectif «St-Paul People», qui a pour objectif d’en changer la mauvaise réputation. Afin d’y arriver, il organise des animations pendant l’été, avec comme point d’orgue soit une Fête du Parc soit une Journée hip hop.

    Le collectif favorise une appropriation plurielle de ce bel espace vert du centre-ville. Plus d’informations sur: www.parcstpaul.ch

    son développement

    Ce beau parc du centre ville a, comme dirait Georges Brassens, bien mauvaise réputation. En effet, bien que cette époque soit largement révolue, il a été le cadre de consommation de drogues dures par injection. Il faut aussi dire qu’il est resté un lieu d’échanges de toutes sortes, certains moins légaux que d’autres. Dans le cadre de son travail, travailleur social hors murs (TSHM), le TSHM est entré en contact avec les différents groupes fréquentant ce parc: une amicale de pétanque réunissant des personnes de tous horizons, dont certains forts d’un long parcours de précarité, et des jeunes de 12 à 30 ans. Quelques rares familles venaient parfois profiter de la place de jeu ou de la balançoire.

    La démarche participative a été initiée avec l’amicale de pétanque. Certains membres ont partagé une de leurs frustrations avec le TSHM: ils utilisaient des canettes vides afin d’y mettre leur mégôts, participant ainsi, à leur manière, à la propreté dans le parc. Régulièrement, ces canettes disparaissaient. Le TSHM a alors mené sa petite enquête: il s’avérait que c’était le service de la voirie, qui, voyant ce qu’ils percevaient comme des déchets, les mettaient systématiquement dans leur benne. La communication était inexistante. Le TSHM a alors joué son rôle de «tiers médian» en organisant une rencontre dans le parc entre des représentants de l’amicale, et le responsable du service des parcs et jardins de la commune. Ils ont pu faire part de leurs demandes, dont l’extension de la piste de pétanque et l’installation d’une table, mettant en avant leurs «bonnes pratiques» en termes de ramassage des déchets. Cet aspect a été valorisé par le responsable des parcs et jardins, qui a aussi pû directement «offrir» une table qu’il avait récupéré dans une fête de jeunesse.

    Le TSHM a poursuivi son travail de consultation auprès des jeunes. Une partie d’entre eux évoque alors un vieux rêve: pouvoir faire de la musculation en plein air dans le parc. Le TSHM a alors accompagné un jeune adulte, respecté par ses pairs, afin de mener à bien l’installation de ce fitness urbain, appelé «workout». Pour mener à bien ce projet, les jeunes ont dû argumenter leur demande auprès du TSHM: faire du sport dans le parc à la place d’uniquement boire et fumer, donner accès gratuitement à une prestation que tous ne pouvaient s’offrir, changer l’image du parc. Ils se sont également engagés à respecter un principe de base: ce workout serait disponible pour l’ensemble de la population bulloise et des environs, et non uniquement pour eux.

    L’aménagement du parc ne concernait pas toutefois que les jeunes. L’amicale de pétanque avait aussi des idées et des revendications. Et une autre population n’avait pas encore été consultée: les familles. Raison pour laquelle le TSHM organisa, dans le cadre d’une Journée des familles dans le parc. Mise en place par la présidente de la Maison Verte, un atelier de consultation auprès des parents et des enfants. C’est à ce moment-là que des parents pouvant participer à un collectif représentant les utilisateurs du parc ont pû être mobilisés.

    Le TSHM, alors avec sa casquette de coordinateur Bulle Sympa, et après consultation des personnes précitées, proposa alors à la CBS le projet suivant: créer un collectif, avec des représentant-e-s de chaques groupes utilisant ou pouvant utiliser le parc, avec comme but commun de changer la réputation de ce lieu. La CBS accorde son soutien, qui est approuvé par le Conseil communal qui appuie officiellement l’importance de la coordination entre les acteurs autour d’un projet commun. Commence alors l’aventure du collectif St-Paul People, nom bien entendu choisi par ses membres. Le coordinateur anime le groupe, officie comme médiateur lors de conflits, en réunion comme au-dehors. Il accompagne le collectif pour clarifier ses objectifs opérationnels afin d’atteindre son but: favoriser la communication entre les utilisateurs du parc, proposer des aménagements à la Ville, et mettre sur pied des animations intergénérationnelles.

    Le workout devient le premier projet du collectif. Les membres du collectif se mettent d’accord sur l’importance d’une certaine équité en matière d’aménagements pour les différents publics, et décident d’une stratégie sur le long terme: d’abord le workout pour les jeunes, ensuite l’extension de la piste de pétanque, puis des structures pour les familles.

    L’inauguration du workout en juillet 2016, devient l’occasion de la première «Fête du parc». Une partie officielle est organisée avec discours des élues communales et cantonales, verre de l’amitié, concerts et animations, dont bien entendu, une démonstration de workout. La fête est belle, et draine plus de 300 personnes. Trois fois plus que ce nous imaginions, vu la réputation du parc. Les réseaux ont fonctionné, et nombre de personnes jamais aperçues au parc me dirent que le fait que ce soit organisé en collaboration avec la commune les ont rassurées.